History of the Peloponnesian War
Thucydides
Thucydides. Histoire de la Guerre du Péloponnése, Vol. 1-2. Zévort, Marie Charles, translator. Paris: Charpentier, 1852.
XLIII. Au milieu de ces contestations entre les Lacédémoniens et les Athéniens, ceux qui, à Athènes, voulaient aussi la rupture du traité, se mirent aussitôt à l’oeuvre avec ardeur; c’était, entre autres, Alcibiade, fils de Clinias, qui, à cette époque, n’eût encore été qu’un jeune homme dans toute autre ville[*](11 avait environ trente ans. Dans la plupart des États delà Grèce, en particulier chez les Achéens et les Lacédétnoniens, on n’avait droit de suffrage qu’à trente ans.), mais à qui l’illustration de ses ancêtres[*](Son aïeul Alcibiade avait contribué avec Clisthènes à l’expulsion des Pisistratides; son père Clinias avait obtenu le prix de la aleur à Artémisium et était mort à Goronée.) avait valu une grande considération. Il pensait, sans doute, que le mieux était de s’unir aux Argiens; mais, en dehors même de ce motif, les révoltes de l'orgueil blessé l’avaient rendu hostile aux Lacédémoniens : ceux-ci, en effet, avaient conclu la trêve à la considération de Nicias et de Lâchés, sans tenir aucun compte de lui, à cause de sa jeunesse; ils ne lui avaient pas témoigné les égards que commandait le titre de proxène des Lacédémoniens, depuis longtemps dans sa famille. Son aïeul, il est vrai, y avait renoncé; mais Alcibiade avait espéré le faire revivre par ses attentions pour les prisonniers de l’île. Croyant qu'on lui avait manqué à tous égards, il avait dès l’origine manifesté son opposition, en disant que les Lacédémoniens n’étaient pas sûrs, qu’ils ne trai- [*](1 11 avait environ trente ans. Dans la plupart des États delà Grèce, en particulier chez les Achéens et les Lacédétnoniens, on n’avait droit de suffrage qu’à trente ans.) [*](* Son aïeul Alcibiade avait contribué avec Clisthènes à l’expulsion des Pisistratides; son père Clinias avait obtenu le prix de la aleur à Artémisium et était mort à Goronée.)
XLIV. Sur cet avis, les Argiens, informés d'ailleurs que l’alliance avec les Béotiens avait eu lieu sans la participation des Athéniens, que, tout au contraire, de graves contestations s’étaient élevées entre eux et les Lacédémoniens, ne s’inquiétèrent plus des ambassadeurs qu’ils avaient envoyés négocier un accommodement à Lacédémone. Ils aimaient mieux tourner leurs pensées du côté des Athéniens, par cette considération que, s’ils avaient à faire la guerre, ils seraient soutenus par une ville avec laquelle ils avaient d’anciennes relations d’amitié, constituée comme eux en démocratie et disposant d’une grande puissance maritime. Ils envoyèrent donc sur-le-champ des députés à Athènes pour négocier une alliance; les Éléens et les Mantinéens se joignirent à cette ambassade. Les Lacédémoniens s’empressèrent également d’envoyer aux Athéniens des ambassadeurs qu’ils croyaient devoir leur être agréables, Philocaridas, Léon et Endios; car ils craignaient que les Athéniens irrités ne contractassent alliance avec les Argiens. Ils voulaient aussi réclamer la restitution de Pylos, en échange de Panacton, et démontrer que leur alliance avec les Béotiens ne couvrait aucun mauvais dessein contre Athènes.
XLV. Quand ils eurent exposé ces divers objets de
XLVI. A l’assemblée suivante, Nicias, — tout abusé qu’il était par la déclaration des Lacédémoniens, qui s’étaient laissé abuser eux-mêmes jusqu’à nier leurs [*](* Si le tremblement de terre survenait au milieu d’une action déjà commencée, c’était au contraire un signe favorable.)
A leur arrivée, ils firent connaître les divers objets de leur mission, et finirent par déclarer que, si les Lacédémoniens ne renonçaient pas à l’alliance des Béotiens, dans le cas où ceux-ci. n’accéderaient pas au traité, Athènes, de son côté, ferait alliance avec les Argiens et leurs amis. Les Lacédémoniens répondirent qu’ils ne renonceraient pas à l’alliance des Béotiens : cette décision fut emportée par l’influence de l’éphore
XLVII. « Un traité de paix de cent années est conclu entre les Athéniens, les Argiens, les Mantinéens et les Éléens, tant pour eux que pour les alliés auxquels ils commandent respectivement, sans dol ni dommage, sur terre et sur mer.
« Il est interdit de porter les armes en vue de nuire : aux Argiens, aux Éléens, aux Mantinéens et à leurs alliés, contre les Athéniens et les alliés soumis à la domination athénienne; aux Athéniens et à leurs alliés, contre les Argiens, les Éléens, les Mantinéens et leurs alliés, de quelque façon et sous quelque prétexte que ce soit.
« A cette condition, les Athéniens, les Argiens, les Éléens et les Mantinéens seront alliés pendant cent ans. Si quelque ennemi envahit le territoire des Athéniens, les Argiens, les Éléens et les Mantinéens viendront au secours d’Athènes, sur l’invitation des Athéniens, autant que faire se pourra et par les moyens les plus efficaces en leur pouvoir. S’il se retire après avoir ravagé le pays, il sera considéré comme ennemi d’Argos, de Mantinée, d’Élée et d’Athènes; toutes ces villes lui
« Si quelque ennemi envahit le territoire des Éléens, des Manlinéens ou des Argiens, les Athéniens viendront au secours d’Argos, de Mantinée et d’Élée, sur la réclamation de ces villes, autant que faire se pourra et par les moyens les plus efficaces en leur pouvoir. S’il se retire après avoir ravagé le pays, il sera considéré comme ennemi des Athéniens, des Argiens, des Mantinéens et des Éléens; tous ensemble lui feront la guerre, et aucun d’eux ne pourra se retirer de la lutte sans le consentement unanime de tous.
« Ils s’engagent à interdire à toutes troupes armées en guerre le passage sur leur territoire et sur celui des alliés soumis à leur domination, ainsi que la traversée par mer, — à moins que l’autorisation n’ait été accordée de concert par toutes les villes, par Athènes, Argos, Mantinée et Élée.
« La ville qui enverra des troupes auxiliaires leur fournira trente jours de vivres, à dater de leur arrivée dans la ville qui les aura réclamées, et pourvoira de même au retour. Si la ville qui a mandé ces troupes veut en disposer plus longtemps, elle payera, pour subsistances, trois oboles d’Égine par jour à chaque hoplite, soldat léger ou archer, et aux cavaliers une drachme d’Égine[*](Trois oboles d’Égine valaient cinq oboles, et la drachme d’Égine dix oboles attiques, c’est-à-dire environ un franc cinquante centimes de notre monnaie.).
« La ville qui aura réclamé les secours aura le commandement tant que la guerre se fera sur son territoire. Si les villes confédérées jugent à propos de faire quel- [*](1 Trois oboles d’Égine valaient cinq oboles, et la drachme d’Égine dix oboles attiques, c’est-à-dire environ un franc cinquante centimes de notre monnaie.)
« Les Athéniens jureront le traité pour eux et leurs alliés; du côté des Argiens, des Mantinéens, des Éléens et de leurs alliés, chaque ville s’obligera en particulier[*](Cette différence tient à ce que les Athéniens tenaient leurs alliés dans une complète dépendance, tandis que les peuples du Péloponnèse, dans la jouissance entière de leurs droits, n’étaient engagés que de leur propre consentement.); chacune prêtera le serment le plus sacré dans le pays, et immolera des victimes parfaites[*](C’est-à-dire des boeufs, des béliers, et non des animaux encore allaités, comme les veaux et les agneaux.). La formule est : « Je resterai fidèle à l’alliance et aux présentes stipulations, suivant la justice, sans dommage et sans dol; je n’y contreviendrai en quelque façon et sous quelque prétexte que ce soit. »
« A Athènes le serment sera prêté par le sénat et les magistrats urbains[*](Par opposition à ceux que leurs fonctions appelaient au dehors» comme les généraux, les commandants des colonies.), et reçu par les prytanes; à Argos par le sénat, les quatre-vingts èt les artynes[*](Les fonctions de ces magistrats ne sont pas bien connues; peut- être présidaient-ils le conseil des Quatre-vingts.), entre les mains des quatre-vingts; à Mantinée par les démiurges[*](C’était sans doute là une magistrature populaire analogue au tribunal.), le sénat et les autres magistrats, entre les mains des théores[*](Collège de prêtres chargés de consulter les oracles.) et des polémarques[*](Magistrats chargés de l’intendance militaire et de tout ce qui avait trait à la guerre.); à Élis, par les démiurges, les magistrats souverains et les six cents, entre les mains des démiurges et des thesmophylaces[*]("Gardiens des lois.).
[*](1 Cette différence tient à ce que les Athéniens tenaient leurs alliés dans une complète dépendance, tandis que les peuples du Péloponnèse, dans la jouissance entière de leurs droits, n’étaient engagés que de leur propre consentement.)[*](s C’est-à-dire des boeufs, des béliers, et non des animaux encore allaités, comme les veaux et les agneaux.)[*](8 Par opposition à ceux que leurs fonctions appelaient au dehors» comme les généraux, les commandants des colonies.)[*](4 Les fonctions de ces magistrats ne sont pas bien connues; peut- être présidaient-ils le conseil des Quatre-vingts.)[*](8 C’était sans doute là une magistrature populaire analogue au tribunal.)[*](6 Collège de prêtres chargés de consulter les oracles.)[*](7 Magistrats chargés de l’intendance militaire et de tout ce qui avait trait à la guerre.)[*](8 "Gardiens des lois.)« Les serments seront renouvelés, par les Athéniens, à Élis, à Mantinée et à Argos, trente jours avant les jeux Olympiques; par les Argiens, les Éléens, les Mantinéens, à Athènes, dix jours avant les grandes Panathénées[*](Les petites Panathénées se célébraient tons les ans; les grandes tous les quatre ans, la troisième année de chaque olympiade.)
« Les clauses relatives à la paix, aux serments et à l’alliance, seront inscrites sur une colonne de marbre, à Athènes, dans l’Acropole; à Argos, dans l’Agora, au temple d’Apollon; à Mantinée, dans le temple de Jupiter, sur l’Agora. On placera aussi en commun une colonne d’airain à Olympie, pendant les jeux actuels. Si les États contractants trouvent quelque chose de mieux, ils pourront l’ajouter à ces articles, et ce qui aura été arrêté de concert dans une délibération commqne sortira son entier effet. »
XLVIII. Ainsi fut conclu ce traité de paix et d’alliance. Ni les Lacédémoniens ni les Athéniens ne renoncèrent pour cela à celui qu’ils avaient entre eux. Les Corinthiens, quoique alliés des Argiens, ne voulurent ni adhérer à ce nouveau traité, ni même jurer l’alliance conclue précédemment entre les Éléens, les Argiens et les Mantinéens, sous la condition de ne faire la guerre et la paix que d’un commun accord. Ils déclarèrent se contenter de la première alliance défensive, en vertu de laquelle ils devaient se prêter un mutuel secours, sans attaquer personne de concert. Par là les Corinthiens se séparaient de leurs alliés, et tournaient de nouveau leurs vues vers les Lacédémoniens.
XLIX. Cet été furent célébrés les jeux Olympiques, où Androsthènes d’Arcadie remporta pour la première [*](1 Les petites Panathénées se célébraient tons les ans; les grandes tous les quatre ans, la troisième année de chaque olympiade.)
L. N’ayant pu se faire écouter, ils leur proposèrent encore, non plus de rendre Lépréon, s’ils ne le voulaient pas, mais de monter à l’autel de Jupiter Olympien, puisqu’ils tenaient à jouir du temple, et là de s’engager par serment, en présence des Grecs, à payer plus tard l’amende. Les Lacédémoniens, ayant repoussé même cette proposition, furent exclus du temple, des sacrifices et des jeux, et durent sacrifier chez eux. Les autres Grecs prirent part à la solennité, à l’exception des Lépréates. Cependant les Éléens, craignant que les Lacédémoniens n’employassent la force pour sacrifier dans le temple, établirent une gaéde de jeunes gens armés : mille Argiens, autant de Mantinéens vinrent se joindre à eux, ainsi que des cavaliers athéniens, qui attendaient à Argos la célébration de la fête. La crainte était grande, au milieu des Grecs assemblés, que les Lacédémoniens ne. vinssent en armes, surtout depuis que Lichas, de Lacédémone, fils d’Arcésilas, avait été frappé dans la lice par les sergents d’armes[*](Mot à mot, les porte-verges, espèce de licteurs.) : son attelage était vainqueur; mais comme il ne lui était pas permis de concourir, le héraut proclama que la victoire était au char envoyé par le peuple béotien[*](Lichas, ne pouvant concourir comme Lacédémonien, avait fait inscrire son char sous le nom du peuple béotien.) Ί Li- [*](1 Mot à mot, les porte-verges, espèce de licteurs.) [*](2 Lichas, ne pouvant concourir comme Lacédémonien, avait fait inscrire son char sous le nom du peuple béotien.)
Après les jeux Olympiques, les Argiens et leurs alliés se rendirent auprès des Corinthiens pour les engager à se joindre à eux. Des ambassadeurs de Lacédémone se trouvaient alors à Corinthe. De nombreuses conférences eurent lieu, mais sans résultat en définitive : un tremblement de terre étant survenu, on se sépara, et chacun retourna chez soi. L’été finit.
LI. L’hiver suivant[*](420 avant notre ère.), les Héracléotes de Trachine[*](Les Lacédémoniens avaient envoyé une colonie à Trachiuc et changé son nom en celui d’Héraclée.) en vinrent aux mains avec les Énianes, les Dolopes, les Méliens et quelques Thessaliens. Ces peuples, voisins d’Héraclée, lui étaient hostiles; car l’érection de cette place forte ne pouvait être dirigée que contre leur pays. Aussi, à peine fondée, ils l’attaquèrent et lui firent tout le mal possible. Dans cette circonstance, les Héracléotes furent vaincus; le Lacédémonien Xénarès, fils de Cnidis, qui les commandait, fut tué; plusieurs Héracléotes eurent le même sort. L’hiver finit, et, avec lui, la douzième année de la guerre.
LII. Dès le commencement de l’été suivant, les Béotiens, voyant Héraclée affaiblie et ruinée par cette défaite, l’occupèrent et en chassèrent le Lacédémonien Hégésippidas, sous prétexte d'incapacité : ils mirent la main sur cette ville, dans la crainte que les Athéniens [*](1 420 avant notre ère.) [*](* Les Lacédémoniens avaient envoyé une colonie à Trachiuc et changé son nom en celui d’Héraclée.)
LIII. Le même été, la guerre éclata entre les Épidauriens et les Argiens, à propos d’un sacrifice que les Épidauriens devaient offrir à Apollon Pythéen[*](Il y avait un temple d’Apollon Pythéen à Asiné. Pythé passait pour le fils d’Apollon.) pour un droit de pâturage[*](La plupart des commentateurs ont désespéré de ce passage : les manuscrits portent παραβοταμίων, ou παραποτάμιων. J’ai adopté la première leçon qui seule pouvait offrir un sens raisonnable. Boτάμια signifiant des herbages, j’ai traduit παραβοτάμια par droit d’herbage, quoique je ne connaisse aucun autre emploi de ce mot.) et qu’ils n’avaient pas envoyé. Les Argiens avaient l’intendance suprême du temple; mais, en dehors même de ce motif, ils méditaient, d’accord avec Alcibiade, de s’emparer d’Épidaure, afin de tenir Corinthe en respect et d’ouvrir aux Athéniens, obligés maintenant de doubler Scylléon, une voie plus courte pour leur amener des secours d’Égine. Les Argiens se disposèrent donc à attaquer Épidaure, afin d’exiger le sacrifice.
[*](1 Il y avait un temple d’Apollon Pythéen à Asiné. Pythé passait pour le fils d’Apollon.)[*](* La plupart des commentateurs ont désespéré de ce passage : les manuscrits portent παραβοταμίων, ou παραποτάμιων. J’ai adopté la première leçon qui seule pouvait offrir un sens raisonnable. Boτάμια signifiant des herbages, j’ai traduit παραβοτάμια par droit d’herbage, quoique je ne connaisse aucun autre emploi de ce mot.)LIV. Vers le même temps, les Lacédémoniens, sous la conduite du roi Agis, fils d’Archidamos, firent de leur côté une expédition en masse à Leuctra, sur leur frontière, du côté du Lycée. Personne ne savait le but de l’expédition, pas même les villes qui avaient fourni les troupes. Mais, les sacrifices offerts avant d’entrer chez l'ennemi n’ayant pas été favorables[*](On trouve dans Thucydide et dans les autres historiens de nombreux exemples de cette superstition, bien d’accord d’ailleurs avec le caractère temporisateur des Lacédémoniens.), ils rentrèrent chez eux, et prévinrent partout leurs alliés de se tenir prêts pour une expédition aussitôt après le mois suivant. C’était le mois carnéen[*](Ce mois était consacré à Apollon, surnommé Garaéus. Pendant tout le mois, les Lacédémoniens n’entreprenaient aucune expédition, à moins d’une extrême urgence.), mois sacré pour les Doriens. Lorsqu’ils furent rentrés, les Argiens se mirent en marche, le quatrième jour avant le commencement du mois carnéen; et, comme s’il ne devait être tenu compte, pour toute la durée de l’expédition, que du jour de l’entrée en campagne[*](Καί άγοντες τήν ή μέραν ταύτην πάντα τον χρόνον, et ducentes hanc diem omne tempus; et considérant ce jour comme tout le temps, c’est-à-dire pensant que, du moment où le jour de l’entrée en campagne n’était pas réservé, il devait communiquer son caractère à tout le reste de l’expédition. Aucun des traducteurs n’a compris ce passage.), ils envahirent le territoire d’Épidaure et le ravagèrent. Les Épidauriens appelèrent à eux leurs alliés; mais les uns prétextèrent le mois où l’on se trouvait, les autres vinrent jusqu’aux frontières de l’Épidaurie et restèrent dans l’inaction.
LV. Pendant que les Argiens étaient à Épidaure, des députés des divers États[*](Athéniens et Péloponnésiens.) se rassemblèrent à Mantinée, [*](1 On trouve dans Thucydide et dans les autres historiens de nombreux exemples de cette superstition, bien d’accord d’ailleurs avec le caractère temporisateur des Lacédémoniens.) [*](8 Ce mois était consacré à Apollon, surnommé Garaéus. Pendant tout le mois, les Lacédémoniens n’entreprenaient aucune expédition, à moins d’une extrême urgence.) [*](3 Καί άγοντες τήν ή μέραν ταύτην πάντα τον χρόνον, et ducentes hanc diem omne tempus; et considérant ce jour comme tout le temps, c’est-à-dire pensant que, du moment où le jour de l’entrée en campagne n’était pas réservé, il devait communiquer son caractère à tout le reste de l’expédition. Aucun des traducteurs n’a compris ce passage.) [*](* Athéniens et Péloponnésiens.)
LVI. L’hiver suivant[*](Olympiade quatre-vingt-dixième, seconde année, 419 avant notre ère; octobre.), les Lacédémoniens, à l’insu des Athéniens, envoyèrent, par mer, à Épidaure, une garnison de trois cents hommes, sous le commandement d’Agésippidas. Les Argiens allèrent à Athènes se plaindre de ce que, malgré les traités qui portaient que chacun des peuples contractants interdirait à l’en- [*](1 Petite ville au nord de la Laconie, sur la frontière de l’Arcadie; distincte d’une autre ville du même nom au nord de l’Arcadie.) [*](i Olympiade quatre-vingt-dixième, seconde année, 419 avant notre ère; octobre.)