History of the Peloponnesian War
Thucydides
Thucydides. Histoire de la Guerre du Péloponnése, Vol. 1-2. Zévort, Marie Charles, translator. Paris: Charpentier, 1852.
LXI. L’été suivant, à l’entrée du printemps, le Spar-
LXII. Ce fut aussitôt après que Dercylidas conduisit par terre son expédition de Milet à Abydos, sur l’Hellespont. Cette ville fit défection pour passer à Dercylidas et à Pharnabaze. Lampsaque l’imita deux jours après. Strombichidès, à cette nouvelle, se porta en toute hâte de Chio sur les lieux avec vingt-quatre vaisseaux athéniens, dont une partie, destinée au transport des troupes, était montée par des hoplites; il vainquit dans un combat les troupes de Lampsaque sorties à sa rencontre, prit d’emblée la ville, enleva comme butin les effets et les esclaves, rendit aux hommes libres leurs demeures et se dirigea vers Abydos. Mais, n’ayant pu
LXIII. Il devint plus facile alors aux vaisseaux de Chio de tenir la mer, d’autant plus que les Péloponnésiens en station à Milet et Astyochos, à la nouvelle du combat naval et du départ de Strombichidès avec la flotte, avaient repris confiance. Astyochos passa à Chio avec deux vaisseaux, prit avec lui toute la flotte et fit voile pour Samos; mais les Athéniens, alors en défiance les uns contre les autres, n’étant pas venus à sa rencontre, il repartit pour Milet. C’était en effet à cette époque, ou plutôt un peu auparavant, que la démocratie avait été abolie à Athènes : Pisandre et ses collègues, de retour à Samos de leur ambassade auprès de Tissaphernes, avaient commencé par faire entrer l’armée encore plus avant dans leurs intérêts; d’un autre côté, ils engagèrent les principaux citoyens de Samos à tenter de revenir avec eux à l’oligarchie, quoique ce gouvernement fût tombé chez eux sous un soulèvement. En même temps les Athéniens, qui étaient à Samos, se concertèrent entre eux, et, après examen, résolurent de laisser de côté Alcibiade, puisqu’il ne voulait pas les seconder, et ne semblait pas propre d’ailleurs à passer à l’oligarchie; il fut décidé qu’étant désormais compromis, ils aviseraient eux-mêmes à ne pas laisser languir cette affaire, qu’ils pousseraient la guerre avec vigueur, enfin que, travaillant maintenant non plus pour autrui, mais pour eux-mêmes, ils prendraient, sans hésiter, sur leur
LXIV. Après s’être mutuellement confirmés dans ces résolutions, ils envoyèrent sur-le-champ à Athènes Pisandre et la moitié des ambassadeurs pour y prendre la direction des affaires, avec ordre d’établir l’oligarchie dans toutes les villes sujettes où ils toucheraient. L’autre moitié fut envoyée dans diverses directions vers les autres villes de la domination athénienne. Diotréphès, commandant désigné de l’Épithrace, qui se trouvait à Chio, eut ordre de se rendre à son poste. Arrivé à Thasos, il abolit le gouvernement populaire. Mais, dès le second mois après son départ, les Thasiens fortifièrent leur ville, n’attendant plus rien des Athéniens qui leur avaient donné l’oligarchie, et attendant au contraire chaque jour des Lacédémoniens la liberté. En effet, il se trouvait au dehors, au milieu desLacédémoniens, quelques citoyens de Thasos exilé par les Athéniens qui conspiraient alors avec leurs amis restés dans la ville pour y amener une flotte et l’insurger de vive force. Rien ne pouvait donc arriver plus selon leurs voeux qu’une réforme politique sans aucun péril pour eux, et la ruine du parti populaire qui les tenait en échec. Il arriva donc à Thasos précisément le contraire de ce qu’avaient en vue ceux des Athéniens qui y établirent l’oligarchie, et je m’imagine qu’il en fut de même ailleurs chez beaucoup de peuples soumis. Car les villes, en possesion d’un gouvernement plus sage, libres de toute crainte dans la poursuite de leur but[*](Les Athéniens leur ayant donné un gouvernement aristocratique, elles n’avaient rien à craindre en prenant des mesures conformes aux nouveaux principes qui les régissaient et qui devaient nécessairement, suivant Thucydide, leur rendre la vraie liberté incouciliable avec la démocratie.), [*](1 Les Athéniens leur ayant donné un gouvernement aristocratique, elles n’avaient rien à craindre en prenant des mesures conformes aux nouveaux principes qui les régissaient et qui devaient nécessairement, suivant Thucydide, leur rendre la vraie liberté incouciliable avec la démocratie.)
LXV. Pisandre et ses collègues longèrent les côtes, abolissant, suivant le plan adopté, la démocratie dans les villes. Ils prirent, sur quelques points, des hoplites pour les seconder dans leurs desseins, et arrivèrent à Athènes, où ils trouvèrent les choses déjà fort avancées, grâce aux manoeuvres de leurs amis. En effet, quelques jeunes gens s’étaient ligués et avaient tué secrètement un certain Androclès, le plus influent meneur du peuple et le principal auteur du bannissement d’Alcibiade. Deux motifs le désignaient surtout à leurs coups : le démagogue les gênait, et ils voulaient complaire à Alcibiade, dont le retour paraissait prochain et qui devait procurer l’amitié de Tissaphernes. Ils s’étaient également défaits en secrets de quelques autres citoyens opposés à leurs vues. Enfin ils avaient à l’avance fait publier qu’il n’y aurait plus de solde que pour les gens de guerre, et que le maniement des affaires serait exclusivement réservé à cinq mille citoyens, ceux qui seraient le plus capables de servir l’État de leur fortune et de leurs personnes.
LXVI. Ce n’était là qu’une amorce spécieuse pour la multitude; car ceux qui préparaient la révolution se réservaien aussi le gouvernement. Cependant le peuple et le sénat de la fève[*](Le sénat de la fève, composé de cinq cents membres, était ainsi nommé parce que les membres étaient tirés au sort avec des fèves. On mettait dans l’urne un certain nombre de fèves blanches et noires; les noms des candidats étaient déposés dans une autre urne, et on tirait simultanément une fève et un nom; celui dont le nom sortait avec une fève blanche était sénateur. La plupart des magistrats, à Athènes, étaient tirés au sort de cette manière. Socrate et Aristophane se moquent à chaque instant de ce mode d’élection.) s’assemblaient encore. [*](i Le sénat de la fève, composé de cinq cents membres, était ainsi nommé parce que les membres étaient tirés au sort avec des fèves. On mettait dans l’urne un certain nombre de fèves blanches et noires; les noms des candidats étaient déposés dans une autre urne, et on tirait simultanément une fève et un nom; celui dont le nom sortait avec une fève blanche était sénateur. La plupart des magistrats, à Athènes, étaient tirés au sort de cette manière. Socrate et Aristophane se moquent à chaque instant de ce mode d’élection.)
LXVII. Ce fut dans ces circonstances que Pisandre et ses collègues arrivèrent. Ils s’occupèrent aussitôt de ce qui restait à faire. D’abord ils assemblèrent le peuple et ouvrirent l’avis d’élire dix commissaires investis de pleins pouvoirs, avec mission de présenter au peuple, à un jour fixé, un projet rédigé entre eux, pour arriver au meilleur gouvernement possible. Au jour marqué, ils parquèrent l’assemblée à Colone, temple d’Apollon, hors de la ville[*](Afin d’en écarter leurs adversaires, dont la confiance eût été bien plus grande à Athènes.), à une distance de dix stades. Là les commissaires ne proposèrent absolument qu’une seule chose : le droit pour tout Athénien d’exprimer librement telle opinion qu’il voudrait[*](C'était l’abolition des lois contre les propositions contraires an régime démocratique.). Des peines sévères étaient en même temps prononcées contre quiconque accuserait l’auteur d’une proposition de violer les lois, ou l’inquiéterait de quelque façon que ce fût. Cela fait, on proposa ouvertement l’abolition de toute magistrature conférée d’après l’ancien ordre de choses, la suppression des emplois salariés et la nomination de cinq présidents, chargés d’élire cent citoyens, qui s’en adjoindraient chacun trois autres. Ces quatre cents membres devaient entrer au conseil, disposer de l’autorité comme ils l’entendraient et avec plein pouvoir, et convoquer les cinq mille quand ils le jugeraient à propos.
LXVIII. Ce fut Pisandre qui ouvrit cet avis et qui, dans l’exécution, fut ostensiblement l’agent le plus actif de l’abolition de la démocratie. Mais celui qui combina toute l'affaire en vue de ce résultat et qui [*](i Afin d’en écarter leurs adversaires, dont la confiance eût été bien plus grande à Athènes.) [*](1 C'était l’abolition des lois contre les propositions contraires an régime démocratique.)
LXIX. Lorsque l’assemblée eut, sans contradiction aucune, validé ces dispositions, elle se sépara. Les quatre cents furent ensuite introduits au sénat de la manière suivante : tous les Athéniens restaient constamment en armes, les uns à la garde des murs, les autres dans les postes, à cause de la présence de l’ennemi à Décélie. Ce jour-là, on laissa partir, comme à l’ordinaire, ceux qui n’étaient pas du complot; en même temps on avertit les affidés de se tenir tranquillement, non pas aux postes mêmes[*](Pour ne pas éveiller l’attention.), mais à quelque distance, et de courir aux armes si on rencontrait quelque résistance dans l’exécution. Des gens d’Andros et de Ténos, trois cents Carystiens, et des troupes fournies par les colons athéniens établis à Égine, étaient également arrivés en armes dans le même but, sur l’avis préalable qui leur avait été donné. Ces dispositions prises, les trois cents, armés chacun d’un poignard qu’ils tenaient caché, se mirent en mouvement avec les cent vingt jeunes Grecs dont ils se servaient à l’occasion pour les coupsde m ain; ils surprirent au conseil les sénateurs de la fève, et leur ordonnèrent de sortir en recevant leur salaire. Ils avaient apporté euxmêmes leur traitement pour tout le temps qui restait à courir[*](Jusqu’au moment où expirait leur magistrature annuelle. On voulait sans doute les calmer en leur payant les quelques mois qui restaient à courir.), et le leur remirent à la sortie.
[*](* Pour ne pas éveiller l’attention.)[*](• Jusqu’au moment où expirait leur magistrature annuelle. On voulait sans doute les calmer en leur payant les quelques mois qui restaient à courir.)LXX. Le sénat ainsi expulsé sans contestation, les autres citoyens restèrent tranquilles et ne firent aucune démonstration. Les quatre cents, une fois entrés au sénat, tirèrent au sort entre eux des prytanes, et accomplirent toutes les cérémonies religieuses, prières et sacrifices, en usage lors de l’entrée en charge. Ils ne laissèrent pas cependant[*](Le sens complet serait : Malgré cette déférence pour les anciens usages qui semblait indiquer l’intention de laisser le gouvernement dans les mêmes errements, ils, etc.) de modifier profondément, par la suite, le gouvernement populaire. S’ils ne rappelèrent pas les exilés[*](Le rappel des exilés était ordinairement le premier acte de toute révolution.), par crainte d’Alcibiade, leur pouvoir n’en fut pas moins révolutionnaire; ils firent périr quelques personnes dont il leur paraissait utile de se défaire sous main, et en condamnèrent d’autres aux fers ou à l’exil. Ils firent, d’un autre côté, déclarer par un héraut à Agis, roi des Lacédémoniens, qui occupait Décélie, qu’ils désiraient une réconciliation, et qu’il s’entendrait sans doute beaucoup mieux avec eux qu’avec une populace sur laquelle on ne peut compter.
LXXI. Mais Agis était persuadé que la tranquillité n’était pas rétablie dans la ville, que le peuple ne trahirait pas si vite son antique liberté, et qu’à la vue d’une nombreuse armée péloponnésienne il ne saurait se contenir. Ne voyant d’ailleurs dans la situation présente aucune garantie contre de nouveaux troubles, il ne fit aux envoyés des quatre cents aucune réponse conciliante. Tout au contraire il manda du Péloponnèse une armée nombreuse, et, peu après, joignant [*](1 Le sens complet serait : Malgré cette déférence pour les anciens usages qui semblait indiquer l’intention de laisser le gouvernement dans les mêmes errements, ils, etc.) [*](* Le rappel des exilés était ordinairement le premier acte de toute révolution.)
LXXII. Dix commissaires furent aussi expédiés à Samos, pour tranquilliser l’armée et lui faire entendre que l’oligarchie avait été établie non dans des intentions hostiles à la république et aux personnes, mais dans un but de salut général; que ce seraient cinq mille citoyens et non pas seulement quatre cents qui dirigeraient les affaires, et que d’ailleurs les Athéniens, distraits par la guerre et leurs oecupations hors des
LXXIII. Déjà en effet un mouvement en sens contraire de l’oligarchie se produisait à Samos; voici ce qui s’y passait au moment même de l’installation des quatre cents : ceux des Samiens qui constituaient le parti populaire et qui s’étaient précédemment insurgés contre les riches, étaient ensuite revenus à d’autres sentiments; séduits par Pisandre, lors de son séjour auprès d’eux, et par ceux des Athéniens présents à Samos qui étaient affiliés au complot, trois cents d’entre eux avaient ourdi une conspiration et se disposaient à attaquer les autres, comme représentant la faction démocratique. Un Athénien du nom d’Hyperbolos[*](Aristophane le met souvent en scène dans les Nuées et ailleurs, et toujours pour le décrier; c’est assez dire qu’il était opposé à l’aristocratie.), méchant homme, banni par l’ostracisme, non qu’il pût exciter aucune crainte par sa puissance et son crédit[*](L’ostracisme n’était pas la punition d’un crime; on ne l’infligeait qu’aux citoyens réputés dangereux par leur crédit et leur fortune. 11 n’emportait aucune honte.), mais parce que sa basse méchanceté était une honte pour la république, fut tué par eux. D’accord en cela avec Charminos, l’un des généraux, et avec quelquesuns des Athéniens leurs hôtes, à qui ils avaient voulu [*](1 Aristophane le met souvent en scène dans les Nuées et ailleurs, et toujours pour le décrier; c’est assez dire qu’il était opposé à l’aristocratie.) [*](* L’ostracisme n’était pas la punition d’un crime; on ne l’infligeait qu’aux citoyens réputés dangereux par leur crédit et leur fortune. 11 n’emportait aucune honte.)
LXXIV. Les Samiens et l’armée s’empressèrent d’envoyer à Athènes, pour y annoncer cet événement, le Paralos, monté par l’Athénien Chéréas, fils d’Archestratos, qui avait activement préparé ce revirement d’opinion; car ils ne savaient pas encore que les quatre cents eussent en main le pouvoir. Ceux-ci, à l’arrivée du Paralos, mirent aux fers deux ou trois de ceux qui le montaient, ôtèrent aux autres leur vaisseau, les firent passer sur un autre bâtiment affecté au transport des troupes[*](Le Parafas, ou la Paralienne, était un vaisseau chargé ordinairement de missions de confiance; il portait les messages, conduisait les généraux à leur poste. On regardait comme un honneur de monter ce bâtiment. C’était donc faire outrage à l’équipage que de le transborder sur un simple bâtiment de transport.) et les envoyèrent croiser autour de ï’Eubée. Quant à Cbéréas, il trouva moyen de se cacher lorsqu’il vit ce qui se passait, et retourna à Samos où il fit connaître à l’armée, en exagérant toutes choses, la situation d’Athènes. Il dit que tous les citoyens étaient battus de verges, que personne n’osait élever la voix contre les usurpateurs du pouvoir, qu’ils outrageaient leurs femmes et leurs enfants; qu’ils songeaient à arrêter et à mettre en prison les parents de tous ceux qui, dans l’armée de Samos, ne leur étaient pas favorables, afin de les faire mourir si on résistait; et beaucoup d’autres détails tout aussi mensongers.
LXXV. Les soldats, à ce récit, allaient tout d’abord se jeter sur les principaux meneurs du complot oligarchique et sur leurs complices; mais ceux qui étaient plus calmes s’interposèrent pour les en empêcher; on leur fit comprendre qu’en présence de la flotte ennemie, mouillée à peu dé distance et prête à combattre, [*](1 Le Parafas, ou la Paralienne, était un vaisseau chargé ordinairement de missions de confiance; il portait les messages, conduisait les généraux à leur poste. On regardait comme un honneur de monter ce bâtiment. C’était donc faire outrage à l’équipage que de le transborder sur un simple bâtiment de transport.)
LXXVI. La lutte s’établit alors entre l’armée, au nom de la démocratie, et la Ville[*](Athènes.), au nom de l'oligarchie, chacune voulant imposer à l’autre ses principes. Les soldats se réunirent aussitôt en assemblée; ils déposèrent leurs anciens généraux et ceux des triérarques qui leur étaient suspects et les remplacèrent par d’autres, au nombre desquels se trouvaient Thrasybule et Thrasylle. Chacun prit à l’envi la parole et on s’adressa mutuellement des encouragements de tout genre. « Il ne fallait pas s’inquiéter, disaient-ils, de ce que la ville avait fait scission avec eux; car c’était la [*](1 Athènes.)
LXXVII. Après s’être ainsi concertés et encouragés mutuellement, ils poussèrent avec non moins d’activité leurs préparatifs de guerre. Les dix députés envoyés à Samos par les quatre cents étaient déjà à Délos lorsqu’ils apprirent ces mesures; ils s’y tinrent en repos.
LXXVIII. Vers la même époque, les soldats péloponnésiens qui montaient la flotte de Milet se plaignaient hautement entre eux de ce qu’Astyochos et Tissaphernes ruinaient leurs affaires : ils accusaient le premier de n’avoir pas voulu livrer précédemment un combat naval, quand leur flotte avait encore toute sa supériorité et que celle des Athéniens était peu nombreuse; de différer maintenant encore, au moment où l’ennemi était, disait-on, en proie aux séditions et n’avait pas réuni toutes ses forces navales sur le même point; d’attendre vainement la flotte phénicienne, qui n’était qu’un mot sans réalité; enfin d’exposer l’armée à se consumer dans ces lenteurs. Ils reprochaient à Tissaphernes de ne pas amener la flotte promise, de ruiner, au contraire, leur propre marine en ne fournissant ni régulièrement ni intégralement le subside. Il fallait donc, disaient-ils, couper court à tout nouveau retard et livrer un combat naval. Les Syracusains surtout les y excitaient.
LXXIX. Les alliés et Astyochos, instruits de ces murmures, informés d’ailleurs de l’agitation où l’on était à Samos, résolurent en conseil d’en venir à une action décisive. Après avoir ordonné aux Milésiens de
LXXX. Aussitôt après, et dans le même été, les Péloponnésiens qui, avec toutes leurs forces navales réunies, ne s’étaient pas crus en état de tenir tête à l’ennemi, se trouvèrent embarrassés pour subvenir à la [*](1 Thüc., vin, 62 et 63. Il s’agit ici de la flotte athénienne qui précédemment bloquait Chio.)