History of the Peloponnesian War

Thucydides

Thucydides. Histoire de la Guerre du Péloponnése. Bétant, Élie-Ami, translator. Paris: Librairie de L. Hachette, 1863.

Ce furent d’abord de sourdes rumeurs répandues entre peu de personnes ; mais sur ces entrefaites Phrynichos, au retour de son ambassade à Lacédémone, fut frappé en trahison par un des péripoles[*](Voyez liv. II, ch. xra, note 5. Les péripoles étaient sous les ordres d’un commandant spécial, nommé péripo-larque. ) et tué roide en pleine agora, au sortir même du conseil. Le meurtrier s’échappa. Un Argien, son complice, arrêté et mis à la question par les Quatre-Cents, ne nomma aucun instigateur

472
de ce crime , et déclara ne savoir autre chose, sinon qu’il y avait de fréquents conciliabules chez le commandant des péripoles et ën d’autres maisons. Comme cette affaire n’eut pas de suites, Théraménès, Aristocratès et leurs adhérents pensèrent que le moment d'agir était venu. Déjà la flotte pélo-ponésienne„ partie de Las, avait tourné la côte jusqu’à Épi-daure, d’où elle avait fait une excursion contre Ëgine. Théraménès soutint que, si elle était effectivement à destination de l’Eubée, il n’était pas naturel qu’elle entrât dans le golfe dfË-gine pour retourner mouiller à Epidaure, à moins qu’elle ne fût appelée dans le but qu’il ne cessait de lui prêter, ajoutant qu’il n’était plus possible de se croiser les bras.

Enfin, après maint propos séditieux et sur quelques nouveaux soupçons, l’on en vint aux effets. Les hoplites du Pirée qui travaillaient aux fortifications d’Éétionéa et parmi lesquels se trouvait, en qualité de taxiarque, Aristocratès avec sa tribu, se saisirent d’Alexiclès, l’un des généraux les plus dévoués à i’o-ligarchie, le conduisirent dans une maison et l’y enfermèrent. Ils furent activement secondés par Hermon, chef des péripoles de garde à Munychie ; et, ce qui était plus grave, la masse des hoplites les soutenaient.

Lies Quatre-Cents se trouvaient alors en séance au conseil. A cette nouvelle leur premier mouvement fut de courir aux armes, excepté toutefois ceux à qui ne plaisait pas l’état actuel ; en même temps ils éclataient en menaces contre Théraménès et ses adhérents. Celui-ci se défendit en disant qu’il était prêt à aller de ce pas avec eux délivrer le prisonnier. Il s’adjoignit un des généraux de la même opinion que lui et se rendit au Pirée. Aristarchos s’y porta de son côté avec quelques jeunes gens d’entre les cavaliers. Le tumulte était à son comble. Dans la ville on croyait le Pirée occupé et le prisonnier déjà mort ; au Pirée on s’attednait de moment en moment à se voir attaqué par les citadins. De toutes parts on prenait les armes. Ce ne fut pas sans peine que les vieillards parvinrent à contenir la foule. Ils furent aidés par le Pharsalien Thucydide, proxène d’Athènes, qui, se jetant entravers des plus échauffés, criait de ne pas perdre la république menacée de près par l’ennemi. A la fin cependant ils se calmèrent et s’abstinrent de s’entr’égorger.

Arrivé au Pirée, Théraménès, en qualité de général, se fâcha contre les hoplites, mais pour la forme seulement. Aristarchos au contraire et les ennemis de la multitude étaient furieux tout de bon. La plupart des hoplites n’en persévérèrent pas moins

473
dans leur entreprise, sans témoigner le moindre repentir. Ils demandèrent à Théraménès s’il croyait les fortifications élevées à bonne fin et s’il ne vaudrait pas mieux les détruire. Il répondit que, si tel était leur avis, c’était aussi le sien. A l’instant les hoplites et beaucoup de gens du Pirée escaladèrent la muraille pour la démolir. Le mot d’ordre parmi la foule était : « A l’œuvre ceux qui préfèrent le gouvernement des Cinq-Mille à celui des Quatre-Gents. i On employait encore le nomdes Cinq-Mille, pour se mettre à couvert et ne pas dire ouvertement le peuple. On craignait que les Cinq-Mille n’existassent en réalité, et qu’on ne se compromît en s’adressant à des inconnus. C’est pour cette raison que les Quatre-Cents Savaient voulu ni désigner effectivement les Cinq-Mille, ni faire savoir qu’ils n’étaient pas désignés. D’une part, un personnel si nombreux leur semblait être une véritable démocratie ; de l’autre, ils pensaient que l'incertitude sur leur existence entretiendrait la crainte parmi les citoyens.

Le lendemain les Quatre-Cents, malgré leur trouble, s’assemblèrent au conseil. Les hoplites du Pirée, après avoir relâché Alexiclès et rasé la muraille, se rendirent au théâtre de Bacchus près de Munychie, mirent les armes à terre et se formèrent en assemblée. Après une courte délibération, ils se transportèrent à la ville, et allèrent faire halte dans TAnacéion[*](Temple de Castor et de Pollux ou des Dioscures (Άνακες dans la langue sacrée), situé au pied de l’acropole. ). Quelques émissaires des Quatre-Cents vinrent les y trouver, s’entretinrent individuellement avec eux et engagèrent les plus modérés à demeurer en repos et à contenir les autres. Ils leur dirent qu’on allait proclamer les Cinq-Mille, que dans ce nombre seraient pris alternativement les Quatre-Cents, d’après le mode que les Cinq-Mille auraient fixé [*](Ils entendaient que l’institution des Quatre-Cents serait permanente, et que ce corps remplacerait le conseil des Cinq-Cents, avec cette différence que les Quatre-Cents ne seraient pas inamovibles, mais qu’ils seraient pris alternativement parmi les cinq mille. ) ; qu’en attendant il ne fallait pas perdre la république ni la livrer aux ennemis. Ces discours, répétés daDs les groupes, calmèrent la masse des hoplites, en leur inspirant des craintes pour le salut de l’État. On convint de convoquer, à jour déterminé, une assemblée dans le théâtre de Bacchus [*](Le grand théâtre d’Athènes, dit de Bacchus aux Marais, servait quelquefois aux assemblées du ρβμρΐβ, surtout à celles qu’on prévoyait devoir être fort nombreuses. Il y avait place dans ce théâtre pour trente mille personnes. ) pour le rétablissement de la concorde.

Le jour marqué pour cette assemblée était venu et la séance allait s’ouvrir, lorsqu’on apprit que les quarante-deux vaisseaux d^Agésandridas, partis de Mégare, côtoyaient Salamine. Il n’y eut alors parmi le peuple[*](Je lis, d'après les meilleures manuscrits, των πολλών. Le texte reçu porte των όπλιτών. ) personne qui ne vît dans ce fait la réalisation des craintes exprimées depuis longtemps par Théraménès et par ses adhérents. On ne mit pas en doute que cette flotte ne vînt occuper le fort d’Éétionéa, et l’on s’applaudissait de sa destruction. Il se peut qu’Agésandridas fût resté dans les parages d’Ëpidaure par suite de quelques intelligences

474
; peut-être aussi attendait-il tout simplement l’issue èes dissensions d’Athènes pour intervenir à propos. A la première nouvelle de son approche, les Athéniens en masse coururent au Pirée, pensant que leurs divisions intestines devaient s'effacer en présence de l’ennemi, qui était, non plus à distance, mais déjà devant le port. Ceux-ci montaient sur les vaisseaux qui étaient à flot ; ceux-là en tiraient d'autres à la mer ; quelques-uns couraient à la défense des murailles ou vers l’entrée du port.

La flotte péloponésienne, après avoir rangé la côte et doublé le cap Sunion, alla mouiller devant Thoricos et Prasies[*](Deur dèmes de l'Àttique, situés sur la côte orientale de ce pays, en face de l'Eubée. Il y aussi une ville de Prasies en Laconie (II, lyi). ), d’où elle atteignit ensuite Oropos. Les Athéniens, malgré l’état de désorganisation de leurs équipages, conséquence inévitable des troubles civils, voulurent néanmoins secourir promptement la plus importante de leurs possessions ; en effet, depuis le blocus de l’Attique, l’Eubée était tout pour eux. Ils envoyèrent donc en grande hâte à Érétrie une flotte commandée par Thy-mocharès. Cette flotte, réunie aux vaisseaux qui étaient déjà à Érétrie, se trouva forte de trente-six voiles. Bientôt ehe fut contrainte de livrer bataille. Agésandridas, après le repas du matin, avait levé l’ancre d’Oropos, ville qui n’est séparée d’Érétrie que par un bras de mer large de soixante stades. Dès qu’il s’avança, les Athéniens commencèrent à s’embarquer, croyant leurs soldats dans le voisinage; mais ceux-ci n’ayant pas trouvé de vivres au marché, où les Érétriens avaient eu soin de ne rien laisser en vente, avaient été obligés d’aller dans les maisons situées à l’extrémité de la ville. Par là on avait voulu que l'embarquement v se fit avec lenteur, afin que les ennemis eussent le temps de fondre sur les Athéniens et les forçassent à combattre dans l’état où ils se trouveraient. Un signal avait été élevé d’Ërétrie pour indiquer à Oropos l’instant de mettre en mer. Ce fut dans cette situation que les Athéniens appareillèrent et engagèrent le combat en avant du port d'Érétrie. Ils tinrent quelques instants; mais ils ne tardèrent pas à être mis en fuite et jetés à la côte. Ceux d’entre eux qui cherchèrent un asile dans Erétrie, comme dans une ville amie, furent le plus maltraités; le peuple les massacra ; ceux au contraire qui gagnèrent le fort occupé par les Athéniens sur la terre d’Érétrie furent sauvés, de même que la partie de la flotte qui atteignit Chalcis. Les Péloponésiens prirent vingt-deux vaisseaux athéniens, tuèrent ou firent prisonniers les équipages, et dressèrent un trophée. Peu de temps après, ils insurgèrent toute l’Eubée, excepté Oréos que les

475
Athéniens occupaient, et ils organisèrent le pays à leur volonté.

Quand on connut à Athènes les événements de l’Eubée, on fut dans la dernière consternation. Ni le désastre de Sicile, tout affreux qu’il parut dans le temps, ni aucun autre revers n'avait encore causé une pareille épouvante. L'armée de Samos était en pleine révolte ; plus de vaisseaux, plus d’équipages ; dans la ville, la désunion ; la guerre civile près d’éclater ; enfin, pour comble de disgrâce, on venait de perdre une flotte et, ce qui était encore pis, l’Eubée, l’Eubée plus précieuse à elle seule que l’Attique elle-même. Comment ne pas éprouver un profond découragement ? Ce qui augmentait encore les alarmes, c’était la crainte que les ennemis, enhardis par leur victoire, ne cinglassent directement contre le Pirée dépourvu de vaisseaux ; à chaque instant on s’attendait à les voir arriver. S’ils eussent été plus audacieux, ce leur eût été chose aisée ; leur présence eût accru la division entre les citoyens ; le blocus eût forcé les soldats de Samos, quoique hostiles à l’oligarchie, de venir au secours de leurs parents et de la république entière; dès lors l’Hellespont était aux ennemis, de même que l’Ionie, les îles, tous les pays jusqu’à l’Eubée, en un mot la totalité de l’empire des Athéniens. Mais ce ne fut pas la seule occasion où les Lacédémoniens se montrèrent pour les Athéniens les plus commodes adversaires. L’extrême différence de caractère de ces deux peuples, l’un vif et audacieux, l’autre circonspect et timide, procura un immense avantage aux Athéniens, surtout dans une lutte maritime. C’est ce que firent bien voir les Syracusains ; ce peuple qui avait avec les Athéniens plus de ressemblance que tout autre, fut aussi celui qui leur fit la plus rude guerre.

Sur ces nouvelles, les Athéniens n’en équipèrent pas moins vingt vaisseaux et convoquèrent immédiatement, pour la première fois depuis la révolution [*](Depuis l'établissement des Quatre-Cents les assemblées du peuple avaient été suspendues. ), une assemblée dans le Pnyx[*](Colline située dans Pintérieur d’Athènes, au S. O. de l’acropole. Le Pnyx servait aux assemblées ordinaires du peuple. A cet effet, il avait été garni de gradins de pierre, en forme de théâtre ou d’hémicycle, et en face desquels s'élevait la tribune aux harangues. ), lieu ordinaire des séances. Là ils déposèrent les Quatre-Cents ; ils décidèrent que le pouvoir serait remis aux Cinq-Mille, dont ferait partie quiconque se fournissait d’armes [*](Il n’y avait donc que les hoplites et les cavaliers, c’est-à-dire les citoyens appartenant aux trois premières classes, qui fissent partie de ce corps privilégié. Les thétes ou prolétaires en étaient exclus. Cette forme politique répondait à notre cens électoral. ) ; et qu’aucun emploi ne serait rétribué, sous peine de malédiction[*](Ainsi furent supprimées les indemnités allouées aux conseillers, aux juges et aux citoyens qui assistaient aux assemblées. ). Il y eut par la suite de fréquentes assemblées, où l’on vota la création de nomothètes [*](C’est-à-dire législateurs. C’était une commission permanente, chargée de rédiger les projets de lois qui devaient être soumis à la sanction du peuple. ) et divers arrêtés législatifs. Jamais de mémoire d’homme les Athéniens ne furent mieux gouvernés qu’en ces premiers temps ; il y avait une sage combinaison de l’oligarchie et de la démocratie ; aussi la ville ne tarda-t-elle pas à se relever de son abaissement. Enfin on vota le rappel

476
d’Alcibiade et d’autres exilés [*](Le retour d’Alcibiade à Athènes n’eut cependant lieu que quatre ans plus tard (Xénophon, Helléniques, I, iv). ). On lui envoya, ainsi qu’à l’armée de Samos, un message pour l’inviter à se mettre à la tète des affaires.

Pendant que cette révolution s’accomplissait, Pisan-dros, Alexiclès et les principaux oligarques se réfugièrent à Décélie. Le seul Aristarchos, se trouvant alors général, prit à la hâte quelques archers des plus barbares [*](Probablement de ces Scythes que les Athéniens entretenaient pour faire la police. ) et se dirigea vers OEnoé, château fort des Athéniens sur la frontière de Béotie. Les Corinthiens, avec un certain nombre de Béotiens, l’assiégeaient comme volontaires [*](Cette opération n’entrait pas dans le plan général de la guerre, et n’avait été ordonnée ni par les Lacédémoniens ni par le roi Agis. Les Corinthiens faisaient le siège de cette place à leurs frais et pour leur propre compte. ), pour venger le massacre de quelques-uns des leurs, tombés sous les coups de ceux d’OEnoé en revenant de Décélie. Aristarchos, après s’être concerté avec les assiégeants, trompa la garnison d’OEnoé en lui disant qu’A-thènes avait conclu un accommodement avec les Lacédémoniens et qu’il fallait remettre la place aux Béotiens en vertu du traité. Ces gens le crurent sur parole, parce qu’il était général et qu’eux-mêmes, étant assiégés, ne savaient rien de ce qui se passait au dehors. Ils sortirent donc sous assurance de la foi publique. C’est ainsi que les Béotiens devinrent maîtres d’OEnoé en même temps que prenaient fin l’oligarchie et les troubles d’Athènes.

Vers la même époque de cet été, les Péloponésiens qui étaient à Milet se décidèrent à passer vers Pharnabaze. La solde n’était servie par aucun de ceux qu’à son départ pour Aspendos Tissapherne avait chargés de ce soin. Ni la flotte phénicienne ni Tissapherne ne paraissaient. Philippos, qui l’avait accompagné dans ce voyage ainsi qu’un autre Spartiate nommé Hippocratès, mandaient de Phasèlis au navarque Mindaros que cette flotte ne viendrait pas et qu’ils étaient complètement joués par Tissapherne. D’autre part, Pharnabaze les appelait à lui et se montrait disposé à insurger, dès leur arrivée, les villes de son gouvernement qui restaient encore aux Athéniens; en quoi il trouvait pour son compte le même avantage que Tissapherne pour le sien. Par ces divers motifs, Mindaros , avec soixante-treize vaisseaux, partit de Milet pour l’Hellespont dans le plus grand ordre, à un signal donné à l’improviste, afin de dérober sa marche aux Athéniens stationnés à Samos. Déjà ce même été seize vaisseaux étaient entrés dans l’Hellespont et avaient infesté une portion de la Chersonèse. Mindaros, assailli par une tempête, fut contraint de relâcher à Icaros , où les vents contraires le retinrent cinq ou six jours ; il aborda ensuite à Chios.

477

Dès que Thrasylos le sut parti de Milet, il quitta lui-même Samos avec cinquante-cinq navires, et fit diligence afin de ne pas être devancé par lui dans THellespont. Informé que Mindaros était à Chios, et croyant qu’il y séjournerait, il établit des vigies à Lesbos et sur le continent voisin, afin d’être prévenu du moindre mouvement que ferait la flotte ennemie. Lui-même se rendit à Méthymne, où il ordonna de préparer de la farine et d’autres substances alimentaires, dans le dessein de diriger des courses de Lesbos contre Ghios, pour peu que la guerre traînât en longueur. De plus, comme Ërésos dans l’île de Lesbos avait fait défection, il voulait se porter contre cette ville et, s’il se pouvait, la détruire. Il faut savoir que les plus riches bannis de Méthymne avaient fait venir de Cymé , grâcè à leurs affiliations, une cinquantaine d’hoplites, levé des mercenaires sur le continent, et réuni ainsi trois cents hommes, dont ils avaient donné le commandement au Thébain Anaxandros, à cause de la parenté des deux peuples [*](Les Lesbiens et les Béotiens étaient d’origine éolienne (liv.. III, ch. ii). Les Lesbiens, se considérant comme une colonie béotienne, déféraient le commandement à un Thébain qui se trouvait parmi eux. ). Ils avaient d’abord assailli Méthymne ; mais l’entreprise avait manqué par un mouvement de la garnison athénienne de Mytilène. Vaincus dans un second combat et rejetés au dehors, ils avaient franchi la montagne et fait révolter Érésos. Thrasylos commença donc par s’y rendre avec toute sa flotte et fit ses dispositions d’attaque. Thrasybulos l’y avait précédé avec cinq vaisseaux partis de Samos à la première nouvelle du passage des bannis ; mais, arrivé trop tard, il s’était contenté de mettre le blocus devant Ërésos. Les Athéniens furent aussi ralliés par deux vaisseaux, venant de l’Hellespont et par desbâtiments de Méthymne, ce qui porta l’effectif de leur flotte à soixante-sept voiles. A Laide des troupes qui étaient à bord, ils se disposèrent à enle-. ver Ërésos avec des machines et par tous les moyens possibles.